L'État est le cadre juridique de la société, défini par une constitution qui est la source des lois et des règles de la vie sociale. La société humaine a existé avant la création de l'État. Toutefois, la nécessité d'avoir des lois et des règles qui préservaient cette société s'est vite imposée, notamment parce que l'être humain à l'état de nature fait souvent l'usage de sa force, se montre violent. L'État doit garantir la paix, la liberté et la justice. Il existe toutefois de nombreux cas dans l'histoire humaine et aujourd'hui encore où l'État ne semble pas remplir ce rôle l'État se montre oppresseur, parfois totalitaire, et même le libéralisme est actuellement remis en cause, ce qui pousse à se demander s'il n'est pas possible d'être une société sans État. ILa société avant la création de l'État Avant la création de l'État, l'être humain vivait en société, c'est-à-dire avec d'autres semblables, sans institutions. En effet, à l'état de nature, la société humaine existe déjà, on peut parler d'un contrat social qui organise cette structure sociale. L'idée même de société est parfois vu comme une contradiction l'être humain cherche à vivre avec les autres malgré les contraintes que cette situation entraîne. ALa société et son existence à l'état de nature La société humaine existe à l'état de nature. C'est notamment ce que pense Aristote, pour qui la famille est une société naturelle » qui existe avant l'État. La société est le résultat d'un processus naturel d'expansion de la famille. L'homme est naturellement un animal politique. »Pour Aristote, il est dans la nature de l'homme de vivre au sein d'une société. D'ailleurs, selon lui, un homme qui ne vivrait pas en société ne serait pas pleinement un homme il serait soit un sous-homme, soit un surhomme, c'est-à-dire un dieu. Il existe en effet plusieurs stades dans la socialisation Le premier stade est la famille, qui vise la procréation et la vie quotidienne. Le deuxième stade est le village une communauté formée de plusieurs familles qui est gouverné par un chef et qui procède d'une sorte d'extension du lien familial. Le troisième stade est la cité, ou polis, une communauté achevée formée de plusieurs villages, dont le bien visé n'est pas seulement de vivre, mais de bien vivre. L'homme s'insérerait donc naturellement dans ces différents niveaux de la vie en commun. Il faut toutefois distinguer les notions de communauté et de société La communauté correspond à une forme d'organisation plus traditionnelle, dans laquelle l'individu est encadré par la famille ou la corporation. Les membres d'une communauté partagent un mode de vie commun, une même vision du monde. La société rassemble des individus obéissant aux mêmes règles, sans pour autant partager un mode de vie ni des objectifs communs. Elle repose sur un pacte ou une convention volontairement formée par ses membres afin de poursuivre leurs objectifs individuels. Historiquement, le clan défini par les liens de parenté naturelle et par les règles de l'alliance a précédé la famille. Celle-ci est issue d'une division du peuple et associée à l'usage d'un nom particulier. Ce nom est commun à tous les membres de la famille. Il est défini par des règles de transmission précises pour chaque type de société ainsi que l'a montré Lévi-Strauss dans ses Structures élémentaires de la parenté. Les règles en usage dans le clan, en particulier le mode de transmission du nom transmission par le père ou par la mère, se maintiennent dans la famille. La seule société naturelle », au sens où Aristote l'entend, serait la horde primitive dont parle Darwin, et où aucune règle n'existe en dehors des nécessités de la vie. Tout y est nature », mais il n'y a pas encore de famille ni même de clan. BL'idée du contrat social La société est l'union de différentes familles en vue du bien commun. C'est une convention passée entre différents individus isolés dans le but du bien commun. Pour sortir de l'état de nature et entrer dans la société, il faut passer par un contrat social, tel qu'il a été théorisé d'abord par John Locke en Angleterre et par Rousseau en France. Le bien commun recouvre ce que l'Antiquité définit comme l'objet même de la vie en société. Selon Aristote, l'homme étant l'animal politique », il ne peut que vouloir le bien qui est le même pour tous la mot latin societas signifie association ». Ainsi se forme l'idée selon laquelle la société n'est pas naturelle » mais résulte d'une convention passée entre des individus isolés, d'un contrat. Ce contrat est un engagement pris par les personnes faisant partie de la société, il comporte des conditions que les contractants s'engagent à respecter. Contractualisme Le contractualisme est un courant de philosophie politique selon lequel l'origine de la société est un contrat passé entre les hommes, par lequel ceux-ci acceptent une limitation de leur liberté en échange de lois garantissant la perpétuation du corps social. La notion de contrat social est essentielle chez des philosophes comme Thomas Hobbes, John Locke ou encore Jean-Jacques Rousseau. Théories contractualistes Explications La théorie de Thomas Hobbes L'état de nature ne garantit pas la sécurité. Le contrat social est un contrat qui soumet l'homme à l'autorité politique. Cette soumission doit être totale, et en échange les citoyens bénéficient de la sécurité et du respect de leurs biens. C'est une forme d'absolutisme tolérant l'existence d'une sphère privée où il n'a pas de pouvoir. La théorie de John Locke L'état de nature permet à l'homme de s'assurer une descendance, de punir ceux qui menacent sa vie et d'avoir le droit de propriété. Toutefois, il ne permet pas toujours la sécurité, donc l'État est nécessaire. Cependant, le contrat passé doit permettre à l'homme de garder ses privilèges naturels. Le gouvernement est légitime si la majorité le soutient et s'il assure la sécurité et la propriété de chacun. C'est le libéralisme. La théorie de Jean-Jacques Rousseau L'état de nature était bon, mais l'homme développe, dans certaines conditions historiques sédentarisation, industrie, propriété l'amour-propre, l'orgueil et la vanité en société. Dans cette mesure, le rapport de force apparaît et régit les relations. Le contrat social doit permettre d'atteindre un État dans lequel les lois sont légitimes et justes. Par le contrat, l'homme se donne totalement à la communauté mais uniquement parce qu'en tant que sujet il jouit des droits qu'il a fait promulguer en tant que citoyen. Le contrat social doit instaurer l'égalité juridique entre les hommes malgré les différences naturelles. Du contrat social de Jean-Jacques Rousseau, écrit en 1762, étend l'idée de contrat à la société entière. On sort de l'état de nature et on entre en société par le contrat social. Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant. Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution. »Rousseau présente l'idée du contrat social comme une fiction quelque chose qui est nécessaire pour penser la société, mais qui n'a peut-être jamais existé dans les faits. La représentation du contrat social appartient en fait à une étape de l'histoire où le lien familial a déjà éclaté » sous la pression du développement économique les individus vont vivre dans des lieux différents pour exercer leurs activités. CLa vie sociale, un paradoxe L'être humain semble voué à vivre en société. Même s'il perd une partie de sa liberté, il bénéficie grâce au contrat social d'une sécurité, et c'est seulement en société qu'il peut se comparer aux la fin du XVIIIe siècle, Emmanuel Kant parle de l'insociable sociabilité de l'homme malgré leur individualisme naturel », les hommes sont poussés à nouer des relations sociales grâce à leur esprit de ne peuvent pas s'empêcher, par amour-propre, d'entrer en compétition avec les autres, bien que leur désir premier soit d'ignorer les autres. Ils se sentent, comme l'a souligné Jean-Jacques Rousseau, dénaturés, c'est-à-dire loin de l' état de nature » où ils vivaient seuls, tout en ayant besoin de la société pour se comparer aux autres. Le moyen dont la Nature se sert pour mener à bien le développement de toutes les dispositions [des hommes] est leur antagonisme au sein de la Société. J'entends ici par antagonisme l'insociable sociabilité des hommes, c'est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d'une répulsion générale à le faire. »Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitiqueDans la pièce Huis clos de Jean-Paul Sartre, trois personnages que leurs fautes ont conduits en enfer tentent d'y trouver au moins la solitude. Mais le désir de parler d'eux et l'ennui les poussent à se rapprocher des autres, quitte à souffrir toujours davantage de leur confrontation, et ceci éternellement. À la fin, l'un d'eux déclare L'enfer, c'est les autres ». Ainsi, il est à la fois insupportable de vivre avec les autres et impossible de vivre sans eux. Le contrat social » peut ainsi être vu comme la contrainte paradoxale qui pousse les hommes à vivre en société contrairement à leur désir. S'il est considéré par Jean-Jacques Rousseau lui-même comme une fiction, c'est qu'il demande à être interprété. L'homme abandonne, par le contrat, tous ses droits naturels en échange des droits civils », mais rien ne dit qu'il en soit satisfait, notamment s'il agit en raison de la peur. Néanmoins, ce dernier sentiment est moins déterminant, chez Rousseau, que celui de la sécurité, en raison des dangers qui ont suivi l'abandon de l'état de nature par l' société est inévitable, même si l'homme ne s'y sent pas toujours bien. À l'état de nature, l'homme est en famille, mais même s'il a du mal à vivre avec les autres, il entre dans la société car il a besoin de se comparer à eux. L'État va s'imposer pour tenter d'atténuer ce paradoxe et rendre à l'homme ce qu'il a perdu en vivant en société. IIL'État garant de la société L'État donne un cadre juridique à la société, il est créé dans le but de la protéger, d'apporter liberté et justice. ALa création de l'État pour protéger la société Si pour certains philosophes, comme Rousseau, l'état de nature » est un état de paix et de solitude, il est plus souvent perçu comme une situation de guerre perpétuelle. La création de l'État doit permettre de protéger la société, d'empêcher la Thomas Hobbes, l'état naturel de l'homme est l'état de la guerre de tous contre tous où la loi du plus fort règne. Hobbes pense que l'être humain à l'état de nature est en conflit permanent, car il est animé par le désir, la crainte et l'envie. C'est ce qu'il appelle la guerre de tous contre tous ». Ainsi, la société humaine est composée d'être humains qui s'envient et se font peur. Chacun souhaite être le meilleur. Il n'y a qu'une manière de sortir de cet affrontement général la création de l'État. État On appelle État le cadre juridique de la société, défini par le droit public, la Constitution. Cette dernière est la source, par le biais des institutions qui la mettent en œuvre gouvernement, Parlement, des lois et règles de la vie le Léviathan, Thomas Hobbes voit dans la création de l'État la moins mauvaise des solutions les êtres humains reconnaissent le pouvoir absolu de l'État et renoncent à la violence de l'état de nature et s'en protège. L'État permet de protéger la société, il a pour but de faire régner l'ordre et la paix. Ainsi, l'être humain créé l'État pour être en sécurité. En vertu du pouvoir conféré par chaque individu dans l'État, il dispose de tant de puissance et de force assemblées en lui que, par la terreur qu'elles inspirent, il peut conformer la volonté de tous en vue de la paix à l'intérieur et de l'entraide face aux ennemis de l'étranger. » BL'État pour apporter la liberté et la justice à la société L'État est la structure qui permet d'apporter la liberté et la justice à la 1820, dans ses Principes de la philosophie du droit, Hegel présente l'État comme la plus haute des institutions. Selon lui, il permet de réaliser le plus haut degré de la liberté, il est Dieu sur terre ». Hegel le présente comme l'arbitre des rivalités entre familles ou des luttes entre classes sociales. Il parle de la classe universelle », les fonctionnaires, qui poursuivent une entreprise universelle la justice, qui coïncide avec la liberté. L'État est même au-dessus » de la famille et de la société civile parce que son droit le droit public ou constitutionnel est le plus élevé c'est le droit qui permet aux individus d'acquérir la liberté et la justice. L'État est la réalité effective de la liberté concrète. »Georg Wilhelm Friedrich HegelPrincipes de la philosophie du droitLes mots effective » et concrète » soulignent, chez Hegel, que l'État est bien plus qu'un concept. Étant défini par le droit la Constitution, l'État est, comme toute réalité juridique, liberté réalisée ». Le droit privé, le droit des personnes, réalise aussi la liberté c'est le cas dans la propriété qui réalise la liberté individuelle, ou encore celle du commerce et de l'échange dans la société civile. Il y a également un droit familial. Toutefois, le droit de l'État est au-dessus de tous les autres, parce qu'il garantit ce que nous appelons les libertés publiques, communes à tous les citoyens aller et venir, penser et s'exprimer librement, pratiquer une religion.L'État tend à protéger la société et à lui apporter la liberté, il est nécessaire pour dépasser la violence. IIILes rapports complexes entre société et État L'État peut être facteur d'injustice, suscitant des révoltes individuelles ou sociales légitimes il peut exercer une forme d'oppression sur la société et même se transformer en État totalitaire. Le libéralisme, ou société ouverte », semble une solution pour empêcher que l'État prenne trop de pouvoir. On observe également le rejet de l'État par certaines sociétés. AL'État, une forme d'oppression sur la société Alors qu'il peut apporter protection et liberté, l'État peut également être une source d'oppression. Pour lutter contre cette oppression, la séparation des pouvoirs est une fur et à mesure que les États se sont agrandis - passant de la cité grecque, par exemple, à l'Empire d'Alexandre le Grand, puis de César ou de Napoléon - ils sont devenus plus autoritaires, écrasants par rapport aux populations. Là où l'État n'est pas un empire, il cherche à le devenir comme dans l'Allemagne nazie ou en Russie soviétique et ses chefs deviennent des dictateurs. George Orwell, dans son roman 1984, a même imaginé un système dont on ne connaît pas le chef, Big Brother », mais auquel tous les individus sont soumis par la terreur. L'État est le plus froid des monstres froids. »Ainsi parlait Zarathoustra. Un livre pour tous et pour personnePour lutter contre un État oppressif, l'homme peut toutefois se rebeller. Antigone Dans la tragédie antique Antigone de Sophocle, Antigone est une jeune fille révoltée contre la loi de la cité c'est-à-dire l'État représentée par son oncle Créon ses deux frères s'étant entretués au cours d'une bataille pour le pouvoir, l'un d'eux a été privé de sépulture par Créon. Antigone veut l'enterrer religieusement. Dans cet exemple, Hegel voit le conflit du droit familial, représenté par Antigone, et du droit de l'État, représenté par Créon. Non seulement la jeune fille ne reconnaît pas le droit de l'État, mais elle invoque également des valeurs sacrées, légitimes pour Hegel parce qu'elles sont au-dessus de l'État séparation des trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire, vise à atténuer l'absolutisme de l'État et donc à atténuer les possibilités d'oppression. Montesquieu parle de distribution des pouvoirs dès 1748 dans De l'esprit des lois. Il écrit que le pouvoir arrête le pouvoir » cela sous-entend que le pouvoir doit être distribué car ainsi plusieurs pouvoirs s'affrontent et une balance peut être trouvée. L'indépendance de la justice est particulièrement importante afin que l'État reste un État de droit » où un chef ne puisse plus dire, à l'instar de Louis XIV L'État, c'est moi », en monopolisant et en concentrant les pouvoirs entre ses démocratie, le pouvoir appartient au peuple. Le pouvoir législatif ne peut être exercé par le gouvernement lui-même. Il suppose la représentation par un Parlement issu d'élections libres. Ce système de séparation des pouvoirs définit la démocratie par opposition à la dictature. La souveraineté populaire s'oppose ainsi à la souveraineté nationale, qui peut être représentée par un seul individu. La souveraineté le principe du pouvoir n'est pas le gouvernement. BL'État contre la société le totalitarisme L'oppression de l'État sur la société peut se transformer en véritable totalitarisme. L'État est alors contre la société humaine qu'il contrôle voire détruit. Le pouvoir est alors dans les mains d'un seul dictateur. Tous les exemples d'États totalitaires dans l'histoire supposent l'acceptation d'une partie de la société. Cela s'explique car la tentation est grande pour les hommes de s'en remettre à la seule autorité de l'État, dont on a vu qu'elle les protège d'eux-mêmes en tant qu'êtres potentiellement violents. Les historiens soulignent que si Hitler a légalement accédé au pouvoir dans l'Allemagne de 1933, c'est qu'il satisfaisait les désirs de revanche d'une petite-bourgeoisie » ruinée par la grande crise de 1929 et aussi ceux d'un peuple humilié » par la défaite de la Première Guerre mondiale. L'État totalitaire » est un État maximal qui concentre toute l'autorité au point de règlementer lui-même la société, l'économie et les libertés publiques. Ces dernières tendent à disparaître du fait du poids de la censure et de la police. Les juges eux-mêmes ne sont pas indépendants. Le totalitarisme rejette toute forme de contrat social et de contrôle du gouvernement par le peuple ou ses Hannah Arendt, qui a beaucoup étudié les totalitarismes du XXe siècle, le totalitarisme est plus qu'un régime politique. Dans Le Système totalitaire, elle étudie deux formes de totalitarisme, l'Allemagne nazie et l'URSS stalinienne. Elle considère que le totalitarisme est un phénomène de masses ». Pour elle, ces masses » sont perdues, elles ont besoin d'un modèle et acceptent facilement les idéologies totalitaires. Les Origines du totalitarisme© Le Seuil, coll. Points 1972, 1951Le discours totalitaire est un discours qui plaît, c'est un discours qui repose sur des images fortes, sur la violence, il anime les foules. Un parti unique s'installe, et ce parti devient tout, les êtres humains n'existent que pour et à travers ce parti et son idéologie. Enfin, Hannah Arendt analyse la façon dont le parti totalitaire va supprimer les libertés, d'abord ce qu'elle appelle la liberté extérieure les droits puis ce qu'elle nomme la liberté intérieure les idées, la pensée. Les sociétés totalitaires désignent des groupes humains comme étant des ennemis ce sont souvent les intellectuels. Ainsi, dans les sociétés totalitaires, la population est complètement surveillée, elle vit dans la terreur, chacun a peur d'être dénoncé tandis que d'autres traquent les ennemis du régime ». Pour Hannah Arendt, les régimes totalitaires mettent ainsi en place la déshumanisation des êtres humains. CLa société ouverte » pour lutter contre le pouvoir de l'État le libéralisme Le philosophe Karl Popper oppose au totalitarisme le concept de société ouverte, qui permet de lutter contre le pouvoir de l'État. Cette idée d'une société ouverte se rapproche du libéralisme tel qu'il a été pensé par le philosophe John société ouverte est la société libérale » dans laquelle l'État ne joue qu'un rôle minimal, le rôle sécuritaire. Le libéralisme anglo-saxon » dont parle John Locke valorise le commerce et le droit privé. Les individus, sujets de droit à part entière, ne peuvent que s'épanouir dans le libre-échange » que populariseront par la suite Jeremy Bentham et John Stuart Mill. Les nations s'épanouissent par le commerce, qui ne doit connaître aucune entrave. La société comme l'échange reposant sur un contrat, le droit privé suffit, l'État est à peine nécessaire, sauf sur le plan pénal, afin que les contrats et la sûreté individuelle soient les penseurs libéraux, le contrat social » est la société elle-même. L'État n'est que le produit d'un contrat parmi d'autres un contrat de gouvernement » et les gouvernants peuvent être révoqués par le peuple s'ils ne donnent pas satisfaction. L'État libéral » est un État minimal qui assure la sécurité sans gêner le libre-échange qu'il favorise le plus possible. L'État, selon mes idées, est une société d'hommes instituée dans la seule vue de l'établissement, de la conservation et de l'avancement de leurs intérêts civils. »Comme son nom l'indique, le libéralisme préfère la liberté à la justice, ou plutôt il pense qu'elles peuvent coïncider, à condition que l'État remplisse exactement son rôle. La société ouverte et l'État peuvent, selon John Rawls dans sa Théorie de la justice, s'accommoder de certaines injustices et inégalités. Ainsi, une répartition inégalitaire des biens entre les individus est acceptable si les individus qui bénéficient du moins de biens dans ce modèle de société disposent tout de même de plus de biens que s'ils se trouvaient dans un autre peut intervenir dans le domaine de la propriété individuelle expropriation mais seulement si c'est en faveur des individus défavorisés intérêt général et sans léser les autres. Adam Smith est un autre philosophe qui défend le libéralisme. Pour lui, l'État ne doit pas intervenir dans l'économie, la justice se fait d'elle-même. Il estime qu'il existe un principe naturel de régulation qui aboutit à ce que les divers intérêts particuliers servent l'intérêt général c'est la main invisible. L'idée est que la mise en concurrence permet une utilisation optimale des ressources disponibles ; les mobiles égoïstes des individus aboutissent ainsi à la meilleure utilisation possible des ressources à l'échelle de la société. Ceci est rendu possible par deux faits la tendance qu'ont les individus à employer leur capital à faire valoir l'industrie nationale ; la tendance qu'ils ont à diriger cette industrie de manière à lui faire acquérir la plus grande valeur possible. Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nationsLe libéralisme est très critiqué et remis en question aujourd'hui, avec la crise. On lui reproche notamment de donner tous les pouvoirs au monde de la finance, devant lequel même les États semblent impuissants, la gouvernance semblant s'être déplacée du politique au financier, et de l'État à l'international. La question de la monnaie, en particulier, gouverne les échanges entre les États eux-mêmes mais est gérée au niveau Banque centrale européenne BCE est indépendante des États européens. Elle fixe librement la création de la monnaie ainsi que les taux d'intérêt, avantageant ou désavantageant indirectement tel ou tel État inflation ce qui peut fragiliser la cohésion européenne comme on l'a vu au moment de la crise grecque Grexit ». DDes sociétés rejetant l'État Il existe également des sociétés qui ont fait le choix de rejeter l'État. L'ethnologue Pierre Clastres en a notamment étudié certaines. Dans son livre La Société contre l'État, l'ethnologue Pierre Clastres, ayant observé différentes sociétés premières » d'Amazonie, affirme que ces sociétés n'ignorent pas l'État comme on l'a toujours pensé, mais le sont des sociétés qui font le choix de se passer d'État. L'histoire des peuples sans histoire [c'est-à-dire géographiquement indépendantes et sans interaction] c'est [...] l'histoire de leur lutte contre l'État. »© Éditions de Minuit, collection Critique, 1974Les peuples sans histoire » correspondent à ce que Claude Lévi-Strauss appelle les sociétés froides », qui se préservent de l'interaction avec d'autres, et par conséquent des conflits historiques. Il semblerait alors que les sociétés continuant d'évoluer sans avoir d'État ne connaissent pas les mêmes troubles que les autres et sont plus heureuses c'est l'un des sens que l'on peut donner à sans histoire ». Selon Pierre Clastres, les sociétés premières » n'ont pas besoin de l'État comme juge ou arbitre de leurs conflits. Elles ont des chefs, mais elles les contrôlent » afin qu'ils ne deviennent pas trop puissants et ne fondent des États. Les guerres elles-mêmes, internes ou extérieures, ont pour fonction d'éloigner le spectre » de l' effet, en temps de paix, ces sociétés sont une sorte de démocratie directe » où société et État se confondent elles réalisent le rêve de Rousseau. Elles ne sont pas, précise Clastres, sans État » ou anarchiques sans ordre, car elles sont suffisamment organisées. Elles représentent ce que Marcel Mauss appelle le fait social global », sans différenciation de classes ou de métiers, ou encore par la sociétés sont pacifiques tant que la forme de l'État ne s'impose pas comme une contrainte par rapport à la vie sociale elle-même. Elles entrent en guerre les unes contre les autres dans la mesure où elles craignent que l'une d'entre elles leur impose le cadre de l'État et donc les opprime et les domine, en détruisant leur équilibre sociétés luttent contre l'État comme contre une menace, à la manière de quelqu'un qui se débat, se défend contre l'angoisse ou contre une maladie dont il pense qu'elle lui sera fatale. Les sociétés sans État » sont aujourd'hui extrêmement minoritaires et ne concernent guère que quelques groupes de chasseurs-cueilleurs » d'Amazonie ou de Nouvelle-Guinée, ou encore le peuple Ayoreo du Paraguay, État où Pierre Clastres avait observé, vers 1970, les Indiens Guayaki, exemple de ce qu'il appelle une société contre l'État ».
LÉtat est une collectivité dont la structure est juridique, qui est délimitée par des frontières territoriales et constituée d'institutions lui assurant un pouvoir suprême (la souveraineté). D'après Max Weber dans Le Savant et le politique, « l'État est une entreprise politique à caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès dans
Dissertation, Discuter, est-ce renoncer à la violence ? », sujet national, juin 2021
NikoleHannah-Jones, l’une des initiatrices du projet, a réagi sur Twitter. “Si l’esclavage basé sur la couleur de la peau, où il était permis de violer, de torturer et de vendre des gens, est un mal nécessaire, alors il est difficile de trouver quelque chose qu’on ne peut pas justifier, tant que la fin justifie les moyens”.
N'oubliez pas de cliquer sur les liens des différentes problématiques, afin d'accéder à un choix de textes relatifs à cette problématique particulière. Avertissement Les textes proposés ici étaient, pour beaucoup, susceptibles d'être classés dans plusieurs problématiques. Nous avons cependant choisi de ne les faire apparaître qu'une seule fois, c'est pourquoi il ne faut pas hésiter à explorer toutes les problématiques, afin de trouver un texte vous intéressant. I. Qu'est-ce que l'État ? - L'Etat est-il l'objet essentiel de la théorie politique ? 2. L'essence de l'Etat 3. Etat et gouvernement II. Quelle est la fonction de l'État ? à quoi sert l'État ? - L'État est-il un mal nécessaire ? - L'Etat est-il plus à craindre que l'absence d'Etat ? - Peut-on se passer de l'État ? - Doit-on tout attendre de l'État ? - Peut-on dire avec Hölderlin que Ce qui fait de l'Etat un enfer, c'est que l'homme a voulu en faire son paradis. » ? 1. Assurer le bien commun et en premier lieu la sécurité des citoyens... - La recherche du bien commun est-elle le fondement et la limite de la souveraineté de l'Etat ? - L'intérêt de l'Etat coïncide-t-il avec le bien commun ? - La raison d'être de l'État est-elle de garantir la sécurité du citoyen ? - Le rôle de l'Etat est-il de faire régner la justice ? - Peut-on concevoir la justice sans l'Etat ? - L'Etat a-t-il pour but de maintenir l'ordre ou d'établir la justice ? - La justice ne relève-t-elle que de l'Etat ? - L'État doit-il viser le bonheur des individus ? III. L'individu, la société, le citoyen, dans leur rapport à l'État 1. Le citoyen et l'État Les dangers du despotisme - Faut-il distinguer le citoyen dans l'Etat et l'individu dans la société ? - L'État doit-il éduquer les citoyens ? - L'Etat a-t-il besoin de la mémoire des citoyens - L'Etat est-il l'ami ou l'ennemi de l'individu ? - Est-il dans la nature de l'Etat de refuser les différences ? - L'Etat a-t-il, selon vous, un rôle à jouer dans la vie privée ? - L'Etat peut-il assurer à la fois la liberté et la sécurité des individus ? - Peut-on reconnaître un droit de révolte contre l'Etat ? - L'État est-il l'ami de tous en même temps que l'ennemi de chacun ? 3. La société et l'État - Une société peut-elle se passer d'État ? - Peut-on se passer de l'État ? - Peut-on penser une société sans État ? - Peut-il y avoir une société sans Etat ? IV. Le pouvoir de l'État et ses limites - Par quelles voies un Etat peut-il exercer sa souveraineté ? - À quelles conditions le pouvoir de l'Etat est-il légitime ? a. Nos devoirs envers l'Etat - Que devons-nous à l'État ? 2. Les limites du pouvoir de l'Etat - Faut-il accorder le moins possible à l'Etat ? - Pour limiter le pouvoir de l'Etat, peut-on s'en remettre à l'Etat ? - Le pouvoir de l'Etat est-il facteur de liberté ou d'oppression ? - Pourquoi l'État devrait-il limiter son pouvoir ? - L'État doit-il être sans pitié ? - Pourquoi l'union du droit et de la force dans l'État est-elle un problème ? - La violence exercée au nom de l'État est-elle fondamentalement différente de toutes les autres formes de violence ? - La morale relève-t-elle de la compétence de l'État ? a. L'État est-il au-dessus des lois ? - L'État est-il au-dessus des lois ? - Un gouvernement peut-il légitimement, dans certaines circonstances, agir à l'encontre des lois ? - L'État a-t-il tous les droits ? b. La conception libérale de l'État 3. La critique de l'État 4. La "raison d'État" - L'emploi du mot raison » est-il légitime dans l'expression la raison d'Etat » ? - Y a-t-il vraiment une Raison d'Etat » ? - Peut-on subordonner les Droits de l'homme à la raison d'État ? - La Raison d'État » peut-on tout justifier en son nom ? - Un gouvernement peut-il légitimement, dans certaines circonstances, agir à l'encontre des lois ? 5. État et violence - La violence exercée au nom de l'État est-elle fondamentalement différente de toutes les autres formes de violence ? a. L'Etat naît de la violence - Pourquoi respecter l'autorité de l'État ? - L'État n'impose-t-il l'obéissance que par la force matérielle ? - Est-il légitime de faire prévaloir les exigences de la conscience sur celles de l'État ? - L'obéissance à l'État est-elle toujours une obligation ? - L'État peut-il exiger de chacun qu'il travaille ? VI. État et liberté - Peut-on affirmer que la force de l'État fait la liberté des citoyens ? - Le pouvoir de l'Etat est-il facteur de liberté ou d'oppression ? - Qu'est-ce qu'un Etat libre ? - L'Etat restreint-il la liberté individuelle ? - L'autorité de l' État est-elle compatible avec la liberté des individus ? - La fin de l'Etat est-elle la liberté ? - L'Etat est-il l'ennemi de la liberté ? - La liberté est-elle possible sans un État pour la défendre ? - Serions-nous plus libres sans État ? - Serions-nous libres sans État ? 1. La philosophie anarchiste 2. Le despotisme 3. L'Etat et la liberté d'opinion - Un État démocratique doit-il tolérer toutes les opinions ? - Une religion d'Etat est-elle possible ? Date de création 03/05/2006 1739 Dernière modification 22/12/2020 1537 Catégorie Page lue 18822 fois
Maisalors, s'il est conçu seulement comme instrument, l'Etat devrait disparaître avec les inégalités sociales : c'est la perspective de la suppression de l'Etat dans la société sans classes. Ainsi, l'Etat serait-il un simple instrument, un moyen. Et ce moyen devrait être conçu soit comme un mal nécessaire, durable dans le cas du libéralisme, théoriquement
LE GRAND ANGLE DIPLO - Cette semaine, une dizaine d’ONG françaises et étrangères ont exigé du gouvernement qu’il cesse toute livraison d’armes à l’Arabie saoudite ou aux Emirats arabes unis. Sur ce sujet à la fois tragique et controversé, la chronique, comme chaque samedi matin à 7h15 sur Europe1, du rédacteur-en-chef international du JDD, François ces ONG, il y a les plus grandes comme Amnesty ou Human Rights Watch mais aussi bien d’autres qui sont actives et indispensables auprès des victimes du conflit au Yémen où au moins personnes sont mortes au sein de la population civile depuis 4 ans. Dans ce genre de débat sur les ventes d’armes, il faut bien reconnaître que tout est devenu de plus en plus binaire. Que des démocraties comme la France vendent des armes à des pays qui ne le sont pas, comme l’Arabie saoudite et les Emirats, voilà qui parait pour certains déjà contestable. Mais si en plus ces mêmes pays s’engagent dans des conflits qui causent de nombreuses victimes civiles et voilà la France carrément accusée de complicité de crimes de aussi - Armes françaises au Yémen ce que révèle une note militaire et pourquoi elle contredit la position de ParisOr, la note de la Direction du renseignement militaire à laquelle se réfèrent les ONG, et qui a été précisément réclamée par le pouvoir exécutif pour pouvoir évaluer la situation, évoque un risque. Un risque calculé que l’une des trois batteries de canons Caesar postés côté saoudien, ne finisse par tirer un obus qui toucherait des civils. Jusqu’à présent, et les ONG le savent, les Houthis que combattent la coalition arabe n’ont jamais apporté le moindre début de preuve qu’un obus ou une bombe de fabrication française aient tué des civils yéménites. L’inverse en revanche est prouvé. Les Nations Unis ont révélé que des missiles iraniens ont été tirés par les miliciens Houthis sur leurs adversaires et en zone d’habitation civile. Est-ce que cela résout le problème posé, les questions éthiques? abandonner ce secteur stratégique?Mais pour illustrer la complexité de ce dossier des ventes d’armes, il faut rappeler des vérités qui font parfois mal à entendre. D’abord, la France est, selon les années, l’un des trois premiers exportateurs d’armes dans le monde. Ensuite, elle s’efforce de livrer à des pays qui ne sont pas en guerre mais qui pourraient bien s’y retrouver confrontés. Tertio, et cette notion suscite souvent de l’indignation, mais si la France cessait de produire ou d’exporter, d’autres le feraient à sa place à commencer par les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Est-ce que ce secteur économique, industriel et stratégique doit leur être abandonné?"On a beau dire que ce secteur emploie en France personnes et indirectement, cet argument semble négligé, comme s’il était sulfureux"Et puis, il y a le modèle économique de l’industrie de l’armement. On a beau dire que ce secteur emploie en France personnes et indirectement, cet argument semble négligé, comme s’il était sulfureux. Idem pour les résultats à l’exportation, ce qui permet de rééquilibrer un commerce extérieur structurellement déficitaire. Sans oublier la recherche et le développement qui, comme chacun le sait, a d’infinies répercussions sur les inventions et les technologies dans le domaine civil et la consommation courante. Est-ce négligeable?Un débat paradoxalC’est tout le paradoxe du débat public sur ce sujet. D’un côté, tout le monde est d’accord pour dire que la guerre est une chose atroce qu’il faut éviter à tout prix et c’est pour cela que la diplomatie existe. De l’autre, l’armée française, est plébiscitée en tant qu’institution et pour son courage dans les opérations extérieures. Or, ses équipements ne peuvent être développés que s’ils sont également vendus à l’export. Le problème, c’est qu’une fois que le conflit est là, il y a au moins trois options La neutralité diplomatique, c’est le cas de la Suisse, qui soit dit en passant est le 11e exportateur mondial ;l’engagement aux côtés de l’un des belligérants, ce n’est pas le cas de la France au Yémen, même si une partie des armes vendues avant le conflit sont aujourd’hui utilisées par les saoudiens et les émiriens ;ou la volonté de jouer un rôle dans une zone stratégique pour l’ le Moyen Orient et le Golfe restent, pour l’Europe, notre sud et notre accès à l’Asie. Bref, les diplomates et les militaires français, quels que soient nos gouvernements, rappellent une chose que l’on doit prendre en considération au même titre que ce qu’énoncent, et c’est leur devoir, les ONG la paix chez soi se construit par la défense, celle-ci n’est viable que si elle innove et exporte. Ensuite, il est vrai qu’on peut choisir ses clients ou rompre ses contrats et ses alliances. Mais dans ce cas, c’est sa propre crédibilité et sa signature que l’on met en doute. Ce qui, pour une France qui veut rester puissance, même moyenne, est un vrai défi.
Ilfaudra donc, dans un premier temps, s’interroger sur ce qui peut rendre la mise en place d’un Etat nécessaire ; puis, dans un second temps, nous verrons dans quelle mesure l’Etat peut être jugé bon ou mauvais et quelle est alors sa légitimité. Enfin, nous nous pencherons sur les conditions de possibilité d’un Etat sans mal, ou du moins d’un Etat
Publié le 21 juil. 2022 à 1425Mis à jour le 8 août 2022 à 1551L’inflation est aujourd’hui est au cœur des grandes orientations économiques mondiales, elle préoccupe les gouvernements, les Etats, au point de mettre en danger les plus fragiles financièrement. Omniprésente dans les discussions politiques, l’inflation est aussi au centre de débats entre spécialistes, objet d’oppositions entre les "faucons", partisans de l’orthodoxie monétaire et les "colombes", qui plaident pour un plus grand soutien à l’économie, elle rythme et rythmera encore de longs mois notre quotidien. Jusqu’à la première moitié de l’année 2023 si l’on en croit les prédictions du Gouverneur de la Banque de France lors d’un entretien aux Echos ».L'inflation bouleverse également les équilibres sociaux, comme en Allemagne, où elle menace désormais la cohésion du pays. Dans ce dossier, Les Echos » vous proposent une sélection de textes de nos meilleurs contributeurs pour comprendre et analyser les enjeux économiques, politiques et sociaux d’une notion aux multiples facettes, désormais inhérente à notre vie quotidienne.
LÉtat est un mal nécessaire : ses pouvoirs ne doivent pas être multipliés au-delà de ce qui est nécessaire. On peut appeler ce principe le "rasoir libéral" (par analogie avec le
Le terrorisme moderne rend inévitable la surveillance de masse. C’est le constat dressé par la ministre française de la Justice Christiane Taubira au cours d’un entretien avec , à l’heure où la France, comme le Canada, projette d’élargir les pouvoirs de ses services de renseignement. Dangereux », liberticide », scélérat »… Le projet de loi relatif au renseignement que veut faire adopter le gouvernement français s’attire des critiques de toutes parts, qui ne sont pas sans rappeler celles que génère le projet de loi C-51 à Patriot Act à la française, comme le surnomment certains détracteurs en référence à la loi antiterroriste américaine adoptée dans la foulée du 11-Septembre, prévoit élargir les pouvoirs des services de renseignement hexagonaux. On est conscients que la surveillance est intrusive, on est conscients que la surveillance peut être massive, on est conscients qu’il peut y avoir des abus », reconnaît la ministre française de la Justice, Christiane Taubira, mais elle assure du même souffle que les mécanismes de contrôle prévus seront un efficace garde de Sceaux, surnom donné en France au ministre de la Justice, qui conserve encore aujourd’hui dans son bureau la presse servant à établir le sceau officiel de la République, s’est entretenue avec , hier, lors de son passage à les terroristes qui planifiaient un attentat organisaient également leur évasion », rappelle- t-elle, alors qu’aujourd’hui ils programment eux-mêmes de périr dans l’acte terroriste ». Lorsque la vie ne compte plus, non seulement lorsqu’on l’ôte à d’autres, mais lorsqu’on prévoit de la perdre soi-même, on est face à des logiques et à des modes de fonctionnement complètement différents », affirme M Taubira. Cette nouvelle forme de terrorisme répond à des logiques différentes » qu’il faut chercher à comprendre pour mieux la contrer, avance M Taubira, qui estime que la surveillance est nécessaire » pour y voit l’empiétement des mesures de sécurité sur la vie privée comme un compromis » qu’il faut faire pour garantir la sécurité de la population, ce qui est la responsabilité de l’ ministre trouve cependant tout à fait légitime que les gens s’inquiètent », notamment à propos des technologies qui seront employées et de leur caractère intrusif », puisque le risque de dérive est réel, il est objectif », mais elle insiste On reste dans l’État de droit, on ne sacrifie pas les libertés, on protège les citoyens. »De passage à Ottawa, jeudi, Christiane Taubira a signé une entente mettant sur pied un groupe de travail canado-français portant notamment sur la prévention de la radicalisation en détention, où la France a de l’avance sur le Canada. Nous avons un nombre plus important de personnes concernées », explique la ministre, évoquant le chiffre de 300, en France, contre une douzaine, au autorités françaises ont ainsi déployé toute une série de dispositifs » afin de repérer des personnes qui sont susceptibles de basculer dans la radicalisation violente, ce que nous appelons la détection de signaux faibles ».Des universitaires et des associations de victimes ont été mis à contribution pour mettre sur pied des formations destinées au personnel carcéral, aux aumôniers, mais aussi aux détenus Naissance à Cayenne, en Guyane française département d’outre-mer en Amérique du Sud1993 Élue députée de Guyane pour une première fois2001 Fait adopter la loi reconnaissant l’esclavagisme comme crime contre l’humanité, surnommée loi Taubira »2012 Nommée ministre de la Justice2013 Victime d’une vague d’injures racistes dans la foulée de l’adoption de la loi permettant le mariage homosexuel
luAdnqH. opes432zk5.pages.dev/800opes432zk5.pages.dev/23opes432zk5.pages.dev/910opes432zk5.pages.dev/747opes432zk5.pages.dev/705opes432zk5.pages.dev/32opes432zk5.pages.dev/911opes432zk5.pages.dev/438opes432zk5.pages.dev/208opes432zk5.pages.dev/715opes432zk5.pages.dev/170opes432zk5.pages.dev/228opes432zk5.pages.dev/203opes432zk5.pages.dev/778opes432zk5.pages.dev/134
l etat est il un mal nécessaire