Obtenezle livreLe champ de bataille de la pensée : Gagnez la bataille dans vos pensées par Laurence Vanin au format PDF ou EPUB. Vous pouvez lire des livres en ligne ou les enregistrer sur vos appareils. Tous les livres sont disponibles au téléchargement sans avoir à dépenser de l'argent.
Dans cette conférence, Voltairine De Cleyre traite de la critique de la Religion, autant que des limites d’une libre pensée amoindrie par la suffisance. Elle y évoque la contestation plus générale de toutes les autorités, et donc nécessairement, du développement logique de la critique primordiale de l’idée de Dieu, en combat contre l’institution d’État - De Cleyre née le 17 novembre 1866 au sein d’une famille pauvre de la classe ouvrière. Elle n’a pas 14 ans quand son père prend la décision de l’envoyer dans un couvent, où elle restera un peu plus de trois années. Elle y développe une vive aversion pour le catholicisme et la religion en générale. Le 3 mai 1886, la police ouvre le feu sur des grévistes de la McCormick Harvesting Machine Company, tuant six hommes et faisant plusieurs blessés. C’est le lendemain, lors d’une manifestation de solidarité qu’une bombe explose, dans le Haymarket Square de Chicago. Un acte qui la marquera profondément, et qui l’amènera à prendre plus amplement connaissance des idées anarchistes. Éminente figure de l’anarcha-féminisme, Voltairine De Cleyre est une des premières révolutionnaire à faire de la question de la femme une question centrale - et non plus seulement secondaire - du processus révolutionnaire. Elle traitera nombre de sujets majeurs tels que l’institution du mariage, le viol conjugal, les stéréotypes de sexes, l’essentialisme, la construction des comportements sociaux, les relations hiérarchiques, oppressives et autoritaires imposés par le patriarcat et reproduites dans sa culture sexiste ; et ce vers une réorganisation des rapports sexuels et affectifs, une nouvelle pratique de l’éducation des enfants... Initialement socialiste, elle devient anarchiste, tendance individualiste, et défend l’action directe. Elle sera néanmoins vite tentée par d’autres étiquettes, mais finira par se résoudre à être une anarchiste sans adjectif. Privilégiant une ouverture aux idées nouvelles, autant qu’une diversité des modes d’actions et d’organisation mis à l’épreuve de la pratique, elle voit dans la pluralité le moyen de satisfaire le plus grand nombre d’aspirations. Elle restera néanmoins critique d’un certain matérialisme, mécanique et déterministe, qui nie le pouvoir des idées et se refuse à percevoir la puissance des représentations. Elle remarque au contraire, le poids de ce qu’elle nomme l’idée dominante », et persistera à estimer l’importance de la littérature et du domaine de la pensée. En 1891, elle commence a donner des leçons d’anglais à de jeunes immigrants juifs, et se rapproche ainsi de la communauté juive de Philadelphie avec laquelle elle noue une profonde relation, amicale, militante, et parfois amoureuse. C’est ainsi qu’elle apprendra le Yiddish, et traduira des textes du Yiddish à l’anglais. Voltairine De Cleyre meurt à 45 ans, le 20 juin 1912. Extrait Mes amis, À la page 286 de l’édition Belford-Clarke des Rights of Man ; vous retrouverez des mots qui délimitent l’objet de ce discours. Faisant allusion aux changements apportés en France par la Révolution de 1793, Thomas Paine écrit L’esprit de la nation a préalablement changé et un nouvel ordre des choses a naturellement suivi un nouvel ordre de pensée. » Il y a 289 ans, un homme - il était étudiant, érudit, penseur et philosophe - a été brûlé vif pour son amour de Dieu et pour la préservation de l’autorité de l’Église ; au fur et à mesure que les flammes consumaient la chair du martyr Bruno, léchant son sang de leurs langues dévorantes, elles jetaient les ombres de la perspective d’un nouvel ordre des choses » elles ont mis feu au champ de bataille où la liberté a gagné sa première révolte contre l’autorité. Le champ de bataille était sans conteste celui de la pensée. La liberté de religion était alors la question à l’ordre du jour. Liberté de conscience ! Liberté de conscience ! Non-ingérence entre celui qui vénère et ce qui est vénéré ! » Tel était le cri qui émergeait des cachots et des lieux obscurs sous les pieds des princes et des ecclésiastiques. Et pourquoi ? Parce que le despotisme autoritaire était en ces temps-là un despotisme ecclésiastique ; parce que l’emprise agressive de l’Église écrasait tous les droits humains sous son talon, et tous les autres petits despotes n’étaient que des outils entre les mains de la prêtrise ; parce que la tyrannie tendait vers cet idéal et écrasait l’existence de la citadelle de la liberté -l’individualité de la pensée ; l’ecclésiologie avait mis les idées sous les verrous. Mais la liberté de penser ne peut être tuée. Elle peut être silencieuse, certes, mais sûrement, tel un brin d’herbe qui pousse sans bruit, elle offre sa perpétuelle et indomptable opposition aux dictats de l’autorité. La liberté de penser est cette chose silencieuse et indomptable, qui menace et contrarie les desseins de Dieu, l’obligeant à utiliser la torture, la vis à oreilles, le pilori, la pendaison, la noyade, le bûcher ardent et d’autres instruments de son infinie miséricorde ». Au XVIIe siècle, elle a gagné la bataille contre l’autorité qui prétendait contrôler cette forteresse de la liberté. Elle a établi son droit d’exister. Elle a anéanti cette partie de l’autorité qui voulait diriger l’intelligence humaine. Elle abattait les cloisons qui nous encerclent. Elle affirmait et défendait l’anarchie dans la pensée, c’est-à-dire sa non-réglementation. Vous qui avez si peur du mot an-archie, souvenez-vous ! Ce combat du XVIIe siècle dont vous êtes si fier et auquel vous ne cessez de vous référer a été mené dans le seul but de réaliser l’anarchie dans le domaine de la pensée. Elle ne fut pas aisée cette bataille de penseurs silencieux contre ceux qui détenaient le pouvoir, la force du nombre et la puissance de la torture ! Ce n’était pas facile pour eux de parler franchement au milieu des flammes d’un fagot Nous avons d’autres croyances et nous en avons le droit. » Mais à leur côté se tenait la Vérité ! Et il y a une grande inégalité entre la vérité et l’erreur la force est du côté de la vérité, la faiblesse du côté du mensonge et cette inégalité est plus grande encore que toute cette affreuse disparité de pouvoir entre le despote et sa victime. Ils finirent par l’emporter et ont pavé la voie vers le grand combat politique du XVIIIe siècle. Notez que le XVIe siècle a permis l’émergence du XVIIIe siècle par un nouvel ordre de pensée qui a donné naissance à un nouvel ordre des choses. Ce n’est qu’en destituant les prêtres et en déracinant leur autorité qu’il est devenu logique d’attaquer la tyrannie des rois sous l’ancien régime, la royauté avait toujours été l’outil de la prêtrise et, selon l’ordre des choses, n’était donc qu’une réalité secondaire. Mais avec la chute de la prêtrise, il est devenu évident que la royauté était maintenant le despote prééminent, et c’est toujours contre le despote prééminent que la révolte se soulève. Les instigateurs de cette révolte ont naturellement été ceux qui ont transposé la logique de la libre pensée dans le camp même du nouvel oppresseur dominant. Ils furent ceux et celles qui pensaient, parlaient et écrivaient librement contre le fétichisme politique, tout comme leurs prédécesseurs avaient raillé la religion et n’ont pas perdu leur temps à savourer leur victoire dans le camp des ennemis morts. Ceux-là ont fait face aux questions du jour et ont prolongé la victoire des martyrs de la religion en continuant la bataille pour la liberté en des termes plus significatifs pour les personnes de leurs temps et places. Le résultat a été le rejet du principe de royauté. Certes, tous les royaumes n’ont pas été rejetés, mais trouvez-moi un seul habitant sur cent d’un royaume qui ne tournera pas en dérision l’idée que les monarques soient les représentants de Dieu. Ainsi a été forgé un nouvel ordre de la pensée. Je crois qu’à aucun moment Giordano Bruno ou Martin Luther n’auraient pu prévoir toutes les conséquences qu’aurait leur conception du jugement individuel. En se fondant sur l’expérience humaine acquise jusqu’alors, il était tout simplement impossible de prévoir la gigantesque influence que ces idées auraient sur le XVIIIe siècle et encore moins sur le XIXe siècle. Il n’était pas non plus possible que ces courageux auteurs, qui ont attaqué cette folie qu’est le pouvoir héréditaire » aient pu calculer les répercussions qu’ils auraient sur la société au fur et à mesure que leur pensée prenait forme et s’inscrivait au sein du corps social. De même, je pense qu’il est impossible à un cerveau quel qu’il soit de prédire le parcours qu’aura une pensée dans le futur ou de pleinement en développer sa logique, jusqu’à son point culminant. Mais je suis également forcée de dire que plusieurs qui pensent, ou qui pensent qu’ils pensent, ne suivent même pas leur syllogisme jusqu’à sa première conclusion. S’ils le faisaient, les libres penseurs d’aujourd’hui ne creuseraient pas, comme des taupes, à travers le substrat des chemins sans issue ; ils ne perdraient pas leurs énergies à fouiller les cendres de feux éteints deux siècles auparavant ; ils ne perceraient pas d’un coup de lance des artères qui saignent déjà ; ils n’aligneraient pas non plus un bataillon de cerveaux contre un fantôme mutilé qui s’étend par terre de lui-même aussi rapidement qu’il peut décemment le faire, pendant qu’un monstre absolument pas fantomatique et presque aussi vigoureux que l’ours russe, que le rhinocéros armé ou que le tigre Hyrcan, semblable à un terrible anaconda aux muscles d’acier et à la mâchoire de fer, s’enroule de ses plis horribles autour des corps de l’humanité et souille son haleine dévorante à la face des enfants. S’ils poussaient leur syllogisme jusqu’à sa première conclusion, ils comprendraient que la question la plus importante à l’heure actuelle n’est ni politique ni religieuse, mais bien économique. Il existe en ce moment même un pressant besoin de mettre de l’avant un ensemble de principes qui rendront pour toujours impossible qu’un être humain en contrôle un autre en contrôlant ses moyens de subsistance. Et si le mouvement en faveur de la libre pensée n’a aucune utilité pratique et ne contribue pas à rendre la vie plus tolérable, s’il ne contient aucun principe dont le déploiement permettra de nous libérer de tous les tyrans oppresseurs, alors il est un mensonge tout aussi grossier et énorme que les immenses farces du miracle chrétien ou des mythes païens. Texte complet format PDF, ici Voltairine De Cleyre La tendance économique de la libre pensée, 1887.
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Texte intégral 1 Bataille Georges, À propos d’assoupissements », in Œuvres complètes, t. XI, Paris, Gallimard, 198 ... Je ne puis regarder comme libre un être n’ayant pas le désir de trancher en lui les liens du langage 1 ».Georges Bataille 2 Voir Marmande Francis, Le Pur bonheur, Georges Bataille, Paris, Lignes, 2011, p. 104. 3 Bataille Georges, Œuvres complètes, t. II, Paris, Gallimard, 1970, p. 407-409. 4 Marmande Francis, Le Pur bonheur, Georges Bataille, op. cit., p. 119. 5 Pour ce qui est de l’ethnologie, Georges Bataille s’y montra, d’après Alfred Métraux, d’une réelle ... 1En 1936, après avoir visionné Tonnerre sur le Mexique, le montage effectué par Sol Lesser sur une partie des images mexicaines d’Eisenstein, Georges Bataille écrit un court texte intitulé Calaveras2. Vif, âpre, ardent, ce texte qu’il dédie à Jacques Prévert fera l’objet d’une publication posthume dans le tome II de ses Œuvres complètes, édité par Denis Hollier en 19703. Par rapport aux images d’Eisenstein, Calaveras est un ajout, quelque peu déporté, mais, comme bien souvent chez Bataille, singulièrement éclairant. Ainsi, Francis Marmande parle-t-il à propos des intuitions de Bataille d’une prodigieuse capacité d’épanouissement4 » à partir parfois – comme en ethnologie – d’une assez maigre information5. Calaveras projette en effet sur l’entreprise d’Eisenstein une lumière violente, qui en révèle la limite ou l’excès, c’est-à-dire aussi le sens du mouvement. Ainsi la fracture », qu’opère le tournage de ce film dans l’œuvre du cinéaste, prendrait soudain l’éclat bref – comme une raie de foudre – de la transgression », et la confrontation de l’œuvre à l’altérité essaimerait du registre de l’esthétique vers celui de la pensée, pour être versée au compte d’une troublante hétérologie. *** 2S’il faut noter dans les écrits de Georges Bataille une prédilection marquée et constante pour l’image, remarquons qu’il a néanmoins peu écrit sur le cinéma, et seulement dans la mesure où, au contact de certaines images, de certaines constellations, sa propre pensée pouvait soudain trouver matière à son embrasement. Ainsi en 1930, dans Documents, la revue qu’il dirige durant deux ans aux côtés de Michel Leiris, Georges-Henri Rivière et Carl Einstein, rend-il un hommage appuyé au Chien andalou de Luis Buñuel et Salvador Dali, qui seul est susceptible de nous faire sentir de manière aiguë et répulsive le tranchant de l’œil. Documents est une revue d’avant-garde, qui joue des interférences entre textes et images, et pratique le décloisonnement fécond des disciplines l’histoire de l’art, tout comme les théories esthétiques, voisinent avec les théories récentes sur l’anthropologie et la psychanalyse, l’archéologie avec les faits divers, l’histoire des religions avec Les Pieds nickelés et la philosophie. Bien entendu, ce voisinage, soigneusement concerté, n’est pas sans conséquences. 6 Documents, n° 7, 1929, Gallica, p. 384. 7 Documents, n° 4, 1930, Gallica, p. 217-221. 3En 1929, le n° 7 de cette revue annonce la tenue prochaine de six conférences, données par Eisenstein à Paris et traitant des méthodes d’expression cinématographiques comparées aux méthodes d’expression des autres arts6. Une de ces conférences, on le sait, sera donnée à la Sorbonne le 17 février 1930, conférence à laquelle assiste Georges Bataille et dont Robert Desnos fera le compte-rendu7. L’article de Desnos est accompagné d’une double page reproduisant un collage » de photogrammes issus de La Ligne Générale, choisis et organisés par Eisenstein lui-même. 8 Eisenstein », in Banda Daniel et Moure José, Le Cinéma, l’art d’une civilisation, 1920-1960, Pari ... 9 Ibid. 4Rappelons quelques-uns des enjeux de cette conférence à la Sorbonne Eisenstein affirmait la possibilité, au travers d’une suite d’images, de déclencher les opérations de la pensée8 ». De l’image au sentiment, du sentiment à la thèse » le cinéma, parce qu’il est à la fois concret et dynamique, est seul capable de dépasser le dualisme dont nous souffrons entre la pensée et le sentiment, c’est-à-dire de rendre à l’élément intellectuel ses sources vitales, concrètes et émotionnelles9 ». Il annonçait ainsi son intention de mettre en images Le Capital. Robert Desnos s’exclame enthousiaste 10 Desnos Robert, La Ligne générale », in Documents n° 4, 1930, Gallica, p. 220-221. Rendre concret ! Ce but élémentaire de tout art, de toute expression, de toute activité humaine n’est pas à la portée de tous. [Dans La Ligne générale] Eisenstein réalise déjà ce projet qu’il exprimait lors de sa conférence à la Sorbonne rendre concrètes, tangibles, claires comme le jour les théories les plus abstraites, les conclusions mêmes des raisonnements et des conjectures les moins accessibles au profane. La photogénie des idées est encore à étudier10. 11 Bataille Georges, Documents n° 2, 1930, Gallica, p. 79. 5Georges Bataille écrit pour sa part un article, intitulé Les écarts de la nature », qui traite du profond malaise engendré par la vue des prodiges et des monstres, c’est-à-dire des altérations de la figure humaine. Malaise qui, ajoute-t-il, est obscurément lié à une séduction profonde11 ». Et dans le même article, il entrevoit ce qu’aurait de pareillement bouleversant la production d’une pensée résultant d’une collision d’images 12 Ibid. L’expression de la dialectique philosophique par les formes, telle que l’auteur du Cuirassé Potemkine, Eisenstein, se propose de la réaliser dans un prochain film, écrit-il […] est susceptible de prendre la valeur d’une révélation et de décider des réactions humaines les plus élémentaires, partant les plus conséquentes12. 13 Voir Didi-Huberman Georges, La Ressemblance informe ou le gai savoir selon Georges Bataille, Paris, ... 14 Ibid., p. 273. 15 Ibid., p. 320. 16 Voir ibid. p 304 Faire cabrer le conflit intérieur, disait encore, superbement, Eisenstein ». 6Ainsi, c’est au plan d’une interrogation fondamentale sur l’efficacité des images13, c’est-à-dire sur la valeur des opérations imageantes, que Georges Didi-Huberman rapproche Eisenstein du Bataille éditeur de Documents. Étudiant ce qu’il nomme le jeu des ressemblances cruelles » qui organise toute la production textuelle et figurative de Documents14, Georges Didi-Huberman voit dans cette organisation l’équivalent de la volonté de choc, de conflit, à l’œuvre dans ce qu’Eisenstein théorisait pour sa part sous le nom de montage des attractions ». Chez le cinéaste, comme chez l’écrivain, poursuit-il, cette pratique du montage altérant procède d’une cruauté, non pas psychologique, mais intrinsèque au désir même de monter des images – entre elles, ou bien encore des images et des textes15. Si deux images s’altèrent, se contaminent, au contact l’une de l’autre, la mise en œuvre d’un tel montage vise d’abord à faire se cabrer l’esprit du spectateur16, à le faire sortir hors de lui-même, par contact direct. 17 Surya Michel, Georges Bataille. La mort à l’œuvre, op. cit., p. 148. 18 Marmande Francis, Le Pur bonheur, Georges Bataille, op. cit., p. 271-272. 19 Bataille Georges, L’Expérience intérieure, 1943, in Œuvres complètes, TomeV, Paris, Gallimard, 19 ... 20 Didi-Huberman Georges, La Ressemblance informe ou le gai savoir selon Georges Bataille, op. cit., p ... 21 Ibid., p. 241. 22 Dans sa Préface à Madame Edwarda, Bataille écrira encore Que signifie la vérité, en dehors de l ... 23 Eisenstein S. M., Monsieur, Madame et Bébé », in Conio Gérard, Eisenstein. Le cinéma comme art to ... 24 Didi-Huberman Georges, La Ressemblance informe…, op. cit., p. 318. 7Georges Bataille, lecteur de Nietzsche et du marquis de Sade, développe durant les années 30 le concept d’hétérologie – la science de ce qui est tout autre17 » – autrement dit, selon les mots de Francis Marmande, l’impensé de la philosophie occidentale, ce qu’elle ne peut penser, ce qu’elle ne veut pas faire, son reste ou son silence18 ». En avril 1936, Bataille rédige le programme de la nouvelle revue qu’il se propose de créer aux côtés d’André Masson, Pierre Klossowski et Roger Caillois. Elle se nommera Acéphale l’homme sans tête s’affranchit du double empire de l’esprit et de la raison. Pour Bataille, l’image pourrait dès lors, sous certaines conditions, atteindre et révéler cette part muette, dérobée insaisissable », qui subsiste en nous, habituellement inaperçue dans la région des mots, du discours logique19. L’image, qui échappe au discours et le déborde, relèverait ainsi d’une pratique de l’hétérologie. Bataille accepte dans Documents ce que Didi-Huberman nomme le danger de l’image20 », c’est-à-dire de l’image propice à produire de la pensée21 » ou à la défaire aussi bien l’image, permettant d’échapper au réel discursif, peut aussi être le lieu d’une dissolution des savoirs22 ; quand Eisenstein part, lui, de l’image, mais dans un même mouvement volontairement régressif, et théorise en 1929 la forme pathétique qui prend sa source, écrit-il, en deçà des limites de la pensée sensible23. Si la psychanalyse a orienté leur pensée vers la prise en compte de l’efficacité imaginale, Didi-Huberman note encore que, singulièrement, pour l’un comme pour l’autre, le jeu des formes procède d’une dialectique du désir24 ». 25 Bataille Georges, L’Expérience intérieure, in Œuvres complètes, op. cit., p. 36. 26 Nietzsche Friedrich, cité in Bataille Georges, L’Expérience intérieure, in Œuvres complètes, op. ci ... 27 Hollier Denis, La Prise de la Concorde. Essais sur Georges Bataille, Paris, Gallimard, 1974, p. 138 8Or, c’est précisément lors du voyage au Mexique que cette dimension essentielle jaillit et prend toute son ampleur à la fois dans les dessins, et dans les images filmées d’Eisenstein. L’érotisme est cette voie ardue et mouvementée, celle de l’homme entier non mutilé25 » qu’emprunte de préférence Bataille, pour se poser non pas en face de, mais – s’inscrivant dans la trace de Nietzsche – en présence de la totalité de l’existence26 ». L’érotisme est l’un des noms de la pratique hétérologique, comme l’indique Denis Hollier27. Tout comme, on peut le supposer, le retour à l’image. C’est dire que Calaveras, ce texte de 1936, pourrait attester encore, au-delà de Documents, d’étonnants points de tangence entre la pensée et la pratique du cinéaste, et celles de l’écrivain. À la fin de sa vie, en 1961, Georges Bataille évoquera la rage qui l’a toujours habité, et qui le rapproche à ses yeux des surréalistes 28 Georges Bataille », in Chapsal Madeleine, Les Écrivains en personne, Paris, Union Générale d’Edit ... Se trouver dans un corps qui est gouverné par la raison, alors que la raison ne peut venir à bout de tous les instincts qui existent dans l’être humain, engendre une rage qu’on peut arriver à voir comme indélébile28. 9D’Eisenstein à Bataille, la pensée résonne à semblables dissonances. 29 Bataille Georges, Documents n° 3, 1929, Gallica, p. 163-164. 30 Voir Eisenstein Prévoyant l’identité des lois du cadre et du montage, que je considérais comme ... 10Dans un article publié en 1929 dans Documents, joliment intitulé Le langage des fleurs », Georges Bataille délaisse les corolles pour les racines, grouillant juste sous la surface du sol, écœurantes et nues ces racines représentent, écrit-il, la contrepartie parfaite des parties visibles de la plante29 ». C’est à peu près le même rapport qu’entretient Calaveras avec Tonnerre sur le Mexique la mise à jour de quelques-unes de ses racines. Remarquons que, même si ce film mutilé fait l’économie de l’épisode Fiesta avec sa corrida, il restait amplement de quoi mettre en branle, par un fulgurant phénomène de résonance, la pensée de Georges Bataille. C’est-à-dire même dans le montage particulièrement interprétatif de Sol Lesser, puisque ce film a été pensé, ainsi que le reconnaît Eisenstein, essentiellement du point de vue du cadre, du conflit à l’intérieur des images elles-mêmes30. Et le conflit majeur qui retient et concentre l’attention de Bataille, est celui qui éclate à la toute fin du film, associant le rire et la mort. 31 Hollier Denis, La Prise de la Concorde…, op. cit., p. 94. 32 Bataille Georges, L’Amérique disparue », in Œuvres complètes, Tome I, Paris, Gallimard, 1970, p. ... 11Calaveras part du morcellement de notre existence, de notre discontinuité », face à la plénitude et à la richesse chromatique de celle des peuples que nous disons arriérés ». Plénitude, car, loin d’évacuer la mort derrière de sombres tentures, certains peuples – et plus particulièrement les Aztèques – ont su, au travers de sacrifices d’une prodigalité et d’une atrocité rarement égalées, vivre à hauteur » de leur propre mort. Le sacrifice constitue, en effet, une mise en représentation, une actualisation de la mort, et le monde aztèque reste pour Bataille, depuis son étonnant article de 1928 intitulé L’Amérique disparue », le modèle d’une société qui ne refoule pas le sacrifice qui la constitue31 », mais l’exhibe joyeusement. Mexico, décrit par Bataille, fut toujours le plus ruisselant des abattoirs à hommes32 ». 33 Cité par Didi-Huberman Georges, La Ressemblance informe…, op. cit., p. 348. En toute réalité accessible, [écrira-t-il autre part], en chaque être, il faut chercher le lieu sacrificiel, la blessure. Un être n’est touché qu’au point où il succombe33. 12En peu de mots, Calaveras va à l’essentiel, dénude, et s’achève sur le rire excessif de Don Juan, face au vide béant qu’indique la statue de pierre – Don Juan l’effronté qui figure, dit le texte, en squelette dans les kermesses du Mexique. 13Aussi bien, ainsi que l’avouera dès 1935 Eisenstein, 34 Eisenstein S. M., Le Jour des morts », trad. B. du Crest, in Les Écrits mexicains de S. M. Eisens ... […] c’est lui, le Jour des Morts, ou plutôt ce que j’en savais, qui m’a inspiré, bien avant que j’aie l’occasion d’aller au Mexique, une passion d’adulte aussi forte que celle qu’éprouvent les gamins qui rêvent d’aller au pays des Peaux-Rouges de Fenimore Cooper34. 35 Ibid., p. 173. 14Ce voyage est aussi perçu comme voyage au pays des survivances, pour le cinéaste qui se passionne alors pour l’anthropologie le Mexique est à cet égard une mine, d’autant plus précieuse qu’elle est à ciel ouvert. L’empreinte qu’y ont laissée les peuples disparus vit encore aujourd’hui. Si le Mexique est bien vécu comme une projection à l’extérieur de toutes les lignes et traits » qu’Eisenstein porte en lui35, le carnaval burlesque et affreux, vers quoi se précipite le film, achève de donner, dans le rire, la pleine mesure de son rapport à la mort. 36 Surya Michel, Georges Bataille. La mort à l’œuvre, op. cit., p. 51. 15 C’est précisément le point qui, au premier chef, a retenu l’attention de Bataille. Dès le début des années20, Bataille donne au rire un sens tout à fait particulier, celui non de nier la mort, mais de l’affirmer36 ». Le rire est peut-être la seule issue, le seul excès qui échappe à la spéculation philosophique. À Madeleine Chapsal il confiera que la mort est ce qui lui paraît le plus risible au monde 37 Georges Bataille », in Chapsal Madeleine, Les Écrivains en personne, p. 31-32. Je suis même porté à penser que le rire, sur le plan philosophique, ou para philosophique, c’est le rire de la mort. Et l’équivoque humaine est qu’on pleure de la mort, mais que lorsqu’on rit on ne sait pas qu’on rit de la mort37. 38 Surya Michel, Georges Bataille. La mort à l’œuvre, op. cit., p. 455. 16Pour Bataille, écrit Michel Surya, le rire dit Oui, parce que, comme l’érotisme, il est la plus profonde approbation de la vie, jusque dans la mort38 ». Il ne s’agit pas de nier la mort, mais de l’affirmer – comme partie, ou comme risque, de la vie. La mort devient elle-même cette 39 Derrida Jacques, L’Écriture et la différence, Paris, Éditions du Seuil, 1967, p. 381. […] parcelle du bonheur éclatant de vivre », à laquelle Calaveras nous enjoint de ne pas renoncer. Le rire seul, le rire sans réserve, exhibe en un instant, comme l’écrit Jacques Derrida, ce qui ne peut plus être dit négatif39. 40 Bataille Georges, Nietzsche Dionysos », dans Acéphale n° 3-4, juillet 1937, in Œuvres complètes, ... 17L’énergie païenne des peuples précolombiens pourrait alors constituer un puissant levier capable, aux yeux de Bataille comme à ceux d’Eisenstein, de nous délivrer de notre servitude », de ce que Bataille nommait encore la punition du passé », c’est-à-dire nous délivrer de l’humilité religieuse40 ». Pour tous deux, dirait-on, le rire est à la mesure du vide retentissant qui a suivi la mort du Dieu unique. L’anticléricalisme de Bataille, comme celui d’Eisenstein n’est pas à proprement parler un athéisme 41 Bataille Georges, cité dans Marmande Francis, Le Pur bonheur…, p. 86. Je m’inscris expressément, précisait Bataille, dans le courant de pensée foncièrement athée qui n’a pas renoncé à la richesse, c’est-à-dire à l’étendue du champ visuel de la théologie41. 18Si, pour Eisenstein, l’anticléricalisme s’exprime de manière triviale, mais toujours décapante, dans La Ligne générale, Alexandre Nevski ou quelques-uns des dessins qu’il exécute précisément à partir du Mexique, en revanche Ivan le Terrible est assurément plus complexe, qui n’a pas renoncé, dirait-on, à l’étendue du champ visuel de la théologie. Bataille développera pour sa part le concept d’athéologie, sur fond de matérialisme soutenu. 19Or, comme le constate avec une particulière acuité Michel Foucault, dans un article rendant hommage à Bataille et intitulé Préface à la transgression » 42 Foucault Michel, Préface à la transgression », in Critique, n° 195-196, Hommage à G. Bataille » ... La parole que nous avons donnée à la sexualité est contemporaine […] de celle par laquelle nous nous sommes annoncé à nous-mêmes que Dieu était mort42. 43 Ibid. p. 263. 44 C’est essentiellement dans L’Érotisme, que Bataille développe cette théorie de l’interdit et de la ... 45 Foucault Michel, Préface à la transgression », p. 270. 46 Ibid., p. 276. 47 Ibid., p. 31-32. 48 Foucault Michel, présentation de Georges Bataille, in Œuvres complètes, Tome I, p. 5. 20La mort de Dieu ouvre ce que Michel Foucault nomme l’espace désormais constant de notre expérience43 », espace qui ne se peut arpenter qu’au travers du jeu simultané de la limite et de la transgression44. Avec Nietzsche, poursuit Foucault, le philosophe apprend également qu’ il n’habite pas la totalité de son langage45 » ; il est aussi pensé » par ce langage. C’est dire que l’émergence de la sexualité dans notre culture est liée à une mise en question du langage par lui-même46 ». Cette défaillance du sujet parlant est probablement, poursuit-il, une des structures fondamentales de la pensée contemporaine47 ». Et si nous devons à Bataille une grande part du moment où nous sommes48 », c’est qu’il a façonné, obscurément mais obstinément, 49 Foucault Michel, Préface à la transgression », p. 47. En conclusion de L’Érotisme, Batai ... […] une forme de pensée où l’interrogation sur la limite se substitue à la recherche de la totalité, et où le geste de la transgression remplace le mouvement des contradictions49. 50 Bataille Georges, L’Amérique disparue », in Œuvres complètes, TomeI, p. 156. 21 Ainsi, et pour revenir à Calaveras, des Aztèques en qui Bataille discernait avec gourmandise un goût excédant pour la mort. À des dieux féroces, bizarrement malfaisants, mauvais plaisants sinistres, écrit-il […] tel ce dieu Quetzalcoatl faisant de grandes glissades du haut des montagnes, assis sur une petite planche50 », ils demandaient de leur faire recevoir la mort avec joie. L’Amérique disparue » procède d’une telle rhétorique de l’altérité qu’on y discerne une volonté joyeuse de laisser filer la pensée aux limites de l’humain. Derrière ce texte halluciné, s’entend parfois la cascade d’un rire, qui éclate depuis le risque absolu de la mort. 51 Eisenstein S. M., Les Écrits mexicains…, op. cit., p. 146. 52 Eisenstein S. M., Les musées la nuit », in Les Écrits mexicains…, op. cit., p. 170-171. 53 Bataille Georges, L’Orestie, in Œuvres complètes, Tome III, p. 221. 22Sur ces mêmes dieux, Eisenstein semble porter a posteriori, c’est-à-dire de retour à Moscou, un autre regard – même s’il reconnaît un pouvoir de fascination à ces horribles dieux aztèques » et ces divinités terrifiantes du Yucatan51 ». Et même s’il dialectise, s’il parle de la puissance double » de ces dieux qui, la nuit au musée de Chichén Itzá, lui apparurent comme un mélange entre la claire raison et les noires profondeurs de la psyché humaine52 », il n’est pas impossible qu’au Mexique il ait laissé sa pensée fuser jusqu’aux limites – et éprouvé profondément en lui, au contact de cette terre, la pointe vive comme l’éclair de la transgression. Celle qui, comme la poésie peut-être, ouvre la nuit à l’excès du désir53 ». *** 54 Bataille Georges, L’Expérience intérieure, in Œuvres complètes, op. cit., p. 16. 55 Bataille Georges, Lascaux ou la naissance de l’art, in Œuvres complètes, Tome IX, Paris, Gallimard, ... 56 Bataille Georges, L’Expérience intérieure, in Œuvres complètes, p. 158. 23Le rapprochement d’Eisenstein et de Bataille, autour de Calaveras, ouvre dès lors des perspectives singulières, si l’on considère qu’au Mexique, se nouent pour Eisenstein, trois choses essentielles retour au dessin – autrement dit, exaltation de l’image –, sexualité et pensée aux limites. Au Mexique, il a éprouvé comme jamais cet état d’intense présence au monde, que Bataille nommait expérience » ou encore communication » – c’est-à-dire cette mise en question à l’épreuve, dans la fièvre et l’angoisse de ce qu’un homme sait du fait d’être54 ». À l’évidence, le tournage du film ressortit à l’expérience, bien plutôt qu’au projet – pour reprendre la distinction qu’effectuait Bataille –, même si Eisenstein, pour contourner la censure mexicaine, a rédigé un scénario, repris plus tard de retour à Moscou. La prodigalité des plans tournés durant ces quatorze mois inscrit le tournage de ce film excessif dans ce que Bataille nommait une volonté de dépense, autrement dit semble participer de l’économie du sacrifice. Le temps au Mexique n’est pas un temps profane », c’est celui, aigu, de la fête ; les plans qui nous sont parvenus témoignent d’une brûlante activité créatrice, d’un bonheur imprévu, d’une exubérance soudaine. Face aux images de Lascaux, Bataille écrira bien plus tard, en 1955 Nous ne pouvons imaginer un art indépendant du mouvement qui engendre la fête55 ». Telles quelles ces paroles pourraient s’appliquer aux images d’Eisenstein. Alors, Eisenstein inachevé ? Mais, écrit encore Bataille, le sacrifice est le contraire du projet quand le résultat compte seul dans le projet, c’est l’acte même qui, dans le sacrifice, concentre en soi la valeur56 ». Mieux même l’inachèvement pourrait apparaître comme la forme majeure de la transgression. 57 Bataille Georges, Nietzsche Dionysos », dans Acéphale n° 3-4, juillet 1937, in Œuvres complètes, ... 24 Calaveras qui, comme nous le disions, va à l’essentiel et dénude, pourrait alors procéder de ce que Bataille nommait la divine exactitude du rêve57 ». Et de toutes les reconstructions ou interprétations, qui ont été tentées sur les débris de ce film – je pense ici aux versions Lesser, Seton, Leyda ou Alexandrov –, celle de Bataille est peut-être secrètement la plus fidèle, du moins la plus féconde, puisque le but avoué d’Eisenstein était en somme, à travers une série d’images, de produire de la pensée. Notes 1 Bataille Georges, À propos d’assoupissements », in Œuvres complètes, t. XI, Paris, Gallimard, 1988, p. 31. 2 Voir Marmande Francis, Le Pur bonheur, Georges Bataille, Paris, Lignes, 2011, p. 104. 3 Bataille Georges, Œuvres complètes, t. II, Paris, Gallimard, 1970, p. 407-409. 4 Marmande Francis, Le Pur bonheur, Georges Bataille, op. cit., p. 119. 5 Pour ce qui est de l’ethnologie, Georges Bataille s’y montra, d’après Alfred Métraux, d’une réelle perspicacité Voir Surya Michel, Georges Bataille. La mort à l’œuvre, Paris, Garamont, 1987, p. 129. 6 Documents, n° 7, 1929, Gallica, p. 384. 7 Documents, n° 4, 1930, Gallica, p. 217-221. 8 Eisenstein », in Banda Daniel et Moure José, Le Cinéma, l’art d’une civilisation, 1920-1960, Paris, Flammarion, 2011, p. 223. 9 Ibid. 10 Desnos Robert, La Ligne générale », in Documents n° 4, 1930, Gallica, p. 220-221. 11 Bataille Georges, Documents n° 2, 1930, Gallica, p. 79. 12 Ibid. 13 Voir Didi-Huberman Georges, La Ressemblance informe ou le gai savoir selon Georges Bataille, Paris, Macula, 1995, p. 294. 14 Ibid., p. 273. 15 Ibid., p. 320. 16 Voir ibid. p 304 Faire cabrer le conflit intérieur, disait encore, superbement, Eisenstein ». 17 Surya Michel, Georges Bataille. La mort à l’œuvre, op. cit., p. 148. 18 Marmande Francis, Le Pur bonheur, Georges Bataille, op. cit., p. 271-272. 19 Bataille Georges, L’Expérience intérieure, 1943, in Œuvres complètes, TomeV, Paris, Gallimard, 1973, p. 27. Cette œuvre, parue pour la première fois en 1943, a fait l’objet d’une très lente élaboration, les textes qui la composent ne sont pas contemporains et témoignent d’une réflexion entamée dès le début des années 20. 20 Didi-Huberman Georges, La Ressemblance informe ou le gai savoir selon Georges Bataille, op. cit., p. 240. 21 Ibid., p. 241. 22 Dans sa Préface à Madame Edwarda, Bataille écrira encore Que signifie la vérité, en dehors de la représentation de l’excès, si nous ne voyons ce qui excède la possibilité de voir, […] si nous ne pensons ce qui excède la possibilité de penser…? », in Œuvres complètes, Tome III, Paris, Gallimard, 1971, p. 12. 23 Eisenstein S. M., Monsieur, Madame et Bébé », in Conio Gérard, Eisenstein. Le cinéma comme art total, Gollion, Infolio Editions, 2007, p. 215. 24 Didi-Huberman Georges, La Ressemblance informe…, op. cit., p. 318. 25 Bataille Georges, L’Expérience intérieure, in Œuvres complètes, op. cit., p. 36. 26 Nietzsche Friedrich, cité in Bataille Georges, L’Expérience intérieure, in Œuvres complètes, op. cit., p. 41. 27 Hollier Denis, La Prise de la Concorde. Essais sur Georges Bataille, Paris, Gallimard, 1974, p. 138. 28 Georges Bataille », in Chapsal Madeleine, Les Écrivains en personne, Paris, Union Générale d’Editions, 1973, p. 28. 29 Bataille Georges, Documents n° 3, 1929, Gallica, p. 163-164. 30 Voir Eisenstein Prévoyant l’identité des lois du cadre et du montage, que je considérais comme des stades, je consacrai toute une œuvre du point de vue de la recherche formelle à la question de la nature de la composition du cadre – Que viva Mexico ! […] Comme pour me punir de n’avoir fait presque aucune place au montage dans mon projet, le film est sorti plusieurs fois dans des montages les plus diversement interprétatifs par les monteurs les plus divers, mais supportant cependant d’être regardés, sans doute précisément parce que le film a été pensé avant tout du point de vue du cadre », in Amengual Barthélémy, Que viva Eisenstein ! Lausanne, L’Âge d’homme, 1981, p. 1945, autour d’Ivan le Terrible, il théorisera le montage audio-visuel dans lequel le centre de gravité fondamental de la composante visuelle du montage se transfère à l’intérieur du fragment, aux éléments inclus dans l’image elle-même », in Eisenstein S. M., La Non-indifférente nature /2, Paris, Union Générale d’Editions, 1978, p. 267. 31 Hollier Denis, La Prise de la Concorde…, op. cit., p. 94. 32 Bataille Georges, L’Amérique disparue », in Œuvres complètes, Tome I, Paris, Gallimard, 1970, p. 157. 33 Cité par Didi-Huberman Georges, La Ressemblance informe…, op. cit., p. 348. 34 Eisenstein S. M., Le Jour des morts », trad. B. du Crest, in Les Écrits mexicains de S. M. Eisenstein, édités par Steven Bernas, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 140. 35 Ibid., p. 173. 36 Surya Michel, Georges Bataille. La mort à l’œuvre, op. cit., p. 51. 37 Georges Bataille », in Chapsal Madeleine, Les Écrivains en personne, p. 31-32. 38 Surya Michel, Georges Bataille. La mort à l’œuvre, op. cit., p. 455. 39 Derrida Jacques, L’Écriture et la différence, Paris, Éditions du Seuil, 1967, p. 381. 40 Bataille Georges, Nietzsche Dionysos », dans Acéphale n° 3-4, juillet 1937, in Œuvres complètes, Tome I., p. 484. 41 Bataille Georges, cité dans Marmande Francis, Le Pur bonheur…, p. 86. 42 Foucault Michel, Préface à la transgression », in Critique, n° 195-196, Hommage à G. Bataille », août-septembre 1963, repris in Dits et écrits I, Paris, Gallimard, Quarto », 2001, p. 262. 43 Ibid. p. 263. 44 C’est essentiellement dans L’Érotisme, que Bataille développe cette théorie de l’interdit et de la transgression, qu’il dit avoir trouvée dans l’enseignement oral de Marcel Mauss et dans l’ouvrage d’un de ses élèves, L’Homme et le sacré de Roger Caillois voir Bataille Georges, L’Érotisme, in Œuvres complètes, Tome X, Paris, Gallimard, 1987, p. 251. 45 Foucault Michel, Préface à la transgression », p. 270. 46 Ibid., p. 276. 47 Ibid., p. 31-32. 48 Foucault Michel, présentation de Georges Bataille, in Œuvres complètes, Tome I, p. 5. 49 Foucault Michel, Préface à la transgression », p. 47. En conclusion de L’Érotisme, Bataille affirme vouloir donner à la philosophie la transgression pour fondement », p. 269. 50 Bataille Georges, L’Amérique disparue », in Œuvres complètes, TomeI, p. 156. 51 Eisenstein S. M., Les Écrits mexicains…, op. cit., p. 146. 52 Eisenstein S. M., Les musées la nuit », in Les Écrits mexicains…, op. cit., p. 170-171. 53 Bataille Georges, L’Orestie, in Œuvres complètes, Tome III, p. 221. 54 Bataille Georges, L’Expérience intérieure, in Œuvres complètes, op. cit., p. 16. 55 Bataille Georges, Lascaux ou la naissance de l’art, in Œuvres complètes, Tome IX, Paris, Gallimard, 1979, p. 41. 56 Bataille Georges, L’Expérience intérieure, in Œuvres complètes, p. 158. 57 Bataille Georges, Nietzsche Dionysos », dans Acéphale n° 3-4, juillet 1937, in Œuvres complètes, Tome I, op. cit., p. 484.9XUf84E.